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Bâtiments

Blog d'Étienne Pourcher

25Je salue la décision courageuse de Stéphane Le Foll, Ministre de l'agriculture qui s'apprête à retirer l'autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR

le 05/06/2012 à 21:26 par Etienne - Réflexions

En 2001, fraichement élu, j'étais le premier Maire de France à prendre un arrêté d'interdiction contre les pesticides susceptibles de jouer un rôle majeur dans l'effondrement des populations d'abeilles. Alors que les études s'accumulent sur les causes de cette surmortalité et que le précédent gouvernement avait ré-autorisé l'épandage aérien de pesticides, je suis heureux que mon ami Stéphane Le Foll, nouveau Ministre de l'Agriculture choisisse dans ses premières décisions de protéger les abeilles!

Voici ce qu'il vient de dire : 

« L’utilisation de pesticides est régulièrement citée comme étant l’un des facteurs contribuant au déclin des populations d’abeilles. Cette cause est associée à d’autres : maladies, parasites ou autres facteurs environnementaux.

Ce déclin constaté dans plusieurs parties du monde est une source d’inquiétude forte.

Les abeilles, sont indispensables pour 80% des plantes cultivées, leur impact direct sur la production agricole est donc un enjeu très important.

Une publication récente de chercheurs français sur l’impact de la molécule thiamétoxam utilisée en traitement de semence pour le colza (commercialisé sous le nom de Cruiser OSR) sur le comportement des abeilles a mis en évidence des phénomènes qui n’avaient pas été appréhendés jusqu’alors.

Les abeilles qui consomment du nectar contenant cette molécule à faible dose seraient susceptibles de troubles de comportement affectant leur capacité à revenir à leur ruche. Cet effet pourrait alors contribuer au déclin des colonies concernées.

Ces éléments nouveaux et très préoccupants ont amené la France à saisir en mars dernier l’ANSES, agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail pour qu’elle nous apporte un appui scientifique et technique sur les conséquences éventuelles à tirer de cet article. Cette même saisine a été adressée dans le même temps à la Commission européenne et à l‘EFSA, autorité européenne de sécurité des aliments.

Le Directeur général de l’ANSES vient de me remettre cet avis. L’expertise conduite a fait l’objet d’échanges entre l’ANSES et l’agence européenne. Ces avis doivent être rendus publics ce matin même.

L’avis de l’Anses confirme l’effet néfaste observé d’une dose sub-létale du produit concerné sur le retour à la ruche des abeilles butineuses. L’étude examinée par l’agence montre, en outre, que les méthodologies d’évaluation actuelles ne permettent pas d’évaluer complètement ce type d’effet en particulier lorsque la plante traitée est une plante nectarifère qui permet à l’abeille butineuse de s’alimenter.

Au niveau européen et compte-tenu des conclusions de l’agence, j’ai décidé de saisir sans attendre la Commission européenne de ces questions. Un travail dans ce sens a déjà été confié à l’EFSA mais il conviendra de s’assurer que l’évolution des méthodes d’évaluation prendra bien en compte ces nouveaux éléments.

Dans l’attente de ces travaux il m’apparait également nécessaire de demander immédiatement à la Commission de réexaminer les conditions d’approbation de la substance active pour son utilisation en traitement des semences de colza. Parmi les usages autorisés pour cette substance, l’usage sur colza, ainsi que le souligne l’Anses, apparait préoccupant de par le caractère nectarifère du colza. Il sera donc nécessaire que la Commission soit en mesure d’apporter des réponses claires sur ce point avant la campagne de semis de colzas à venir.

Au niveau national j’ai indiqué à son titulaire que j’envisage de retirer l’autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR, nom commercial de la substance concernée, utilisée pour l’enrobage des semences de colza. Conformément à la procédure contradictoire réglementaire il dispose d’un délai de quinze jours pour me faire part de ces observations. 
Je pense aussi aux agriculteurs qui doivent pouvoir produire et protéger leurs cultures. Il existe des alternatives à l’enrobage des semences pour la protection du Colza qui sont déjà largement utilisées. Si le retrait de l’autorisation est confirmé, les agriculteurs auront donc des solutions.


Tags pesticides , Le Foll, agriculture, abeilles

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21Le scandale des pesticides : gouvernement (ir)responsable devant l'Humanité

le 04/04/2012 à 12:20 par Etienne - Réflexions

Dimanche j'ai participé au débat qui a suivi la marche contre les pesticides à Nompatelize. Il y a urgence! en 2002 (dix ans déjà!) j'avais pris le premier arrêté de France contre deux pesticides soupçonnés à l'époque de fortes responsabilités dans la mortalité les abeilles. Le Préfet de l'époque avait demandé au Tribunal Administratif de casser mon arrêté. Mais le Ministère avait retiré les produits du marché... pour mieux les autorisés un peu plus tard! Le 30 mars dernier, deux études scientifiques internationales prouvaient la responsabilité de ces pesticides sur les disparitions de colonies d'abeilles. Au-delà, c'est l'Homme qui est menacé avec de plus en plus de pathologies liées à l'usage des pesticides et les paysons sont en première ligne! que fait-on? le gouvernement vient d'autoriser leur épandage aérien. Historie de mieux les diffuser dans l'atmosphère?

Le Grenelle de l’environnement est bien loin désormais. Retards et reniements se sont multipliés pour vider de son sens une ambition qui avait été saluée par tous. Le gouvernement vient d’en donner un nouvel exemple retentissant avec la décision d’assouplir l’interdiction de pulvériser des pesticides par voie aérienne.


Selon « Le Monde » du 24 mars, une circulaire du ministère de l’agriculture datée du 5 mars donne la possibilité à ses services locaux d’accorder des dérogations pour 7 pesticides, pouvant prochainement être rejoints par 16 autres en cours d’évaluation à l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES).

La Loi Grenelle II du 13 juillet 2010 semblait pourtant claire. Elle interdisait la pulvérisation aérienne de ces produits et ne prévoyait que des exceptions strictement encadrées, et réservées au cas où cette pratique « présente des avantages manifestes pour la santé et l’environnement par rapport à une application terrestre »

Sur les 7 produits autorisés et destinés au traitement du maïs, du riz, de la vigne et des bananes, 6 sont classés dangereux pour l’environnement et nocifs sur le plan toxicologique. On voit donc mal ce qui peut justifier la mise en œuvre de ces dérogations si ce n’est la volonté de répondre rapidement et intégralement aux demandes des agriculteurs à la veille des élections présidentielles et législatives.

Hésitations sur les OGM, allègement des contraintes portant sur les élevages porcins et la protection de l’eau en Bretagne, recul sur le développement de l’éolien terrestre, fragilisation de la filière solaire française, et maintenant remise en cause de l’interdiction de pulvérisation aérienne des pesticides, ne sont que quelques exemples du bilan concret d’un gouvernement qui a trahi le Grenelle dès l’adoption des Lois qui en étaient issues.


Tags pesticides, grenelle, abeilles

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25Le gouvernement s'entête avec les pesticides...

le 15/09/2011 à 10:22 par Etienne - Réflexions


Laurence Rossignol, 

Secrétaire nationale à l’Environnement et au Développement Durable

Germinal Peiro, 

Secrétaire national à l’Agriculture

 

Pesticides Cruiser : Bruno Lemaire s’affranchit des décisions du Conseil d’Etat en dépit du bon sens.


Les citoyens et les apiculteurs français se mobilisent sans relâche afin que l’apiculture soit enfin protégée. Ils manifestent encore leur colère aujourd’hui, dans Paris. Une protestation qui vise à dénoncer pour la énième fois l’attitude inacceptable du gouvernement. Les autorisations pour le Cruiser et le Cruiser 350 avaient été annulées, a posteriori, par le Conseil d'Etat pour 2008 et 2009 en février dernier. Mais dans l'attente d'une décision pour 2010, le Cruiser 350 continue à être commercialisé, en dépit de sa dangerosité avérée. Non content d’ignorer ces décisions, le ministre de l’Agriculture vient d’autoriser également le Cruiser OSR à la commercialisation pour les cultures de colza. Non seulement cela constitue un manque de respect de la législation, mais aussi un désintérêt condamnable pour les recommandations scientifiques, et surtout un immobilisme atterrant, alors que les agriculteurs attendent d’être accompagnés dans la transition vers une agriculture durable.

 

Les scientifiques ne cessent d’alerter sur la surmortalité extrêmement inquiétante des abeilles en Europe, qui si elle n’est pas endiguée, aura des conséquences néfastes multiples : près de 40% des fruits, légumes et oléagineux dépendent de l’action fécondatrice de ces insectes.

 

D’autres pays européens ont eu le bon sens d’interdire la commercialisation de produits contenant des composants toxiques pour les abeilles. Jusqu’à quand les pouvoirs publics s’entêteront-ils dans un modèle productiviste et polluant ? Quand seront enfin privilégiés les intérêts des agriculteurs plutôt que les intérêts financiers ?

 

Le Parti socialiste demande que ces autorisations soient immédiatement suspendues. Il défend un modèle agricole écologiquement et économiquement durable, loin de la politique menée par la droite, qui n’a fait qu’appauvrir et mettre en danger nos agriculteurs.


Tags pesticides, agriculture, abeilles

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