Blog d'Étienne Pourcher
Les forêts françaises couvrent 31% du territoire métropolitain. Elles contribuent de multiples façons au bien-être humain (production de bois, purification de l’air et de l’eau, maintien des sols, habitat pour la biodiversité, alimentation, santé, activités récréatives, etc.) et participent aux Objectifs de Développement Durable fixés par l’ONU. En particulier, la France s’étant engagée à atteindre la neutralité carbone dès 2050, le rôle de puits et de stockage de carbone des forêts est considéré comme un élément majeur de sa Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).
Depuis quelques années, les forêts françaises, dont la surface n’avait cessé de croître depuis plus d’un siècle, connaissent, de façon inquiétante, une diminution de productivité, des dépérissements massifs et un risque incendie accru. Le changement climatique en cours met ainsi en péril les ressources forestières et leur contribution attendue pour préserver la biodiversité, favoriser le développement rural et la bioéconomie, renforcer la production de bois, assurer le bien-être sociétal et équilibrer le bilan carbone de la France. Les enjeux sont considérables et l’orchestration des mesures à prendre s’avère extrêmement délicate en raison de la diversité des attentes de la société.
L’Académie des sciences dresse ici un état des lieux des connaissances actuelles sur les diverses contributions des forêts à la société, puis identifie les défis à relever au regard des menaces actuelles et à venir. Finalement, elle présente un ensemble de recommandations pour assurer simultanément la résilience des forêts, leur rôle de puits de carbone, la production de bois, la préservation de la biodiversité, et la qualité des autres contributions du milieu forestier au bien-être humain.
Les recherches scientifiques devront porter sur les connaissances nécessaires à la compréhension du bilan carbone des forêts, l’adaptation du milieu forestier au changement climatique et l’efficience d’utilisation du bois. Des modèles capables de simuler l’évolution des forêts en réponse aux perturbations naturelles et anthropiques ainsi que les pratiques sylvicoles doivent être développés. Les données nécessaires à leur validation (composition des peuplements, biomasse aérienne et souterraine, flux de carbone) doivent être acquises et diffusées largement. La prise en compte des facteurs physico-chimiques, biologiques, économiques et sociaux dans l’évaluation des enjeux liés aux forêts nécessite des études interdisciplinaires. Enfin, une méthodologie vérifiable et transparente de calcul des émissions évitées grâce aux usages du bois est nécessaire pour évaluer la contribution des produits bois aux objectifs de la SNBC.
Un effort majeur de gestion forestière est nécessaire pour optimiser à l’échelle nationale l’adaptation des forêts au changement climatique, la production de bois et la préservation de la biodiversité. Ces pratiques doivent être flexibles, évolutives et adaptées au contexte socio-écologique local. Pour gérer les effets du changement climatique par une stratégie sans regrets, la structure des peuplements devra être ajustée en favorisant la sylviculture à couvert continu, en ajustant les densités de peuplement aux conditions hydriques, en augmentant la diversité des essences, en évitant autant que possible les coupes rases dont les impacts écologiques et climatiques sont trop importants, et en conservant des vieux arbres qui sont des refuges pour la biodiversité et représentent un patrimoine génétique à préserver.
Le rôle de la filière bois sera crucial pour la réussite de la transition énergétique. La filière devra optimiser son bilan carbone depuis le prélèvement en forêt jusqu’au recyclage des produits bois et des connexes de scierie. Sa réindustrialisation doit être soutenue afin de permettre la transformation du bois français en France, le développement des produits bois à longue durée de vie, la valorisation des bois de feuillus, et une maîtrise à court terme des volumes de produits à courte durée de vie.
Les politiques publiques devront accompagner la filière forêt-bois de manière cohérente pour assurer le succès de la transition énergétique. La récente diminution du puits net de carbone des forêts appelle à une révision urgente de la SNBC dont les objectifs ne seront pas tenus. D’autres scénarios doivent être évalués sur un temps long et en s’inscrivant dans une approche écosystémique et multifonctionnelle de la forêt. Enfin la gouvernance forestière devra mieux prendre en compte les intérêts et souhaits des différents acteurs.
Alors que l'élection présidentielle approche, des débats engagés touchent au changement climatique, à la transition énergétique, à l'énergie et à son coût, au pouvoir d'achat, à l'emploi et la réindustrialisation de nos territoires... Au coeur de ces enjeux : les énergies marines renouvelables.
Depuis 5 ans, l'Observatoire des énergies de la mer analyse le déploiement de cette filière en France. Avec 4 parcs en construction, 3 autres déjà attribués et des appels d'offres en cours, les énergies marines renouvelables prennent leur essort en France. Dans l'éolien, posé et flottant, mais aussi l'hydrolien, le houlomoteur... La mer a tant d'énergie à fournir. Avec 5 000 emplois créés, la filière montre sa capacité à produire, sur notre territoire, les moyens de créer, installer faire fonctionner ces technologies. Grâce à de bons chiffres à l'export et des prix d'attribution compétitifs, la filière démontre aussi que sa place dans le mix énergétique français sera bonne pour l'environnement mais aussi pour le porte-monnaie du consommateur.
Une note de l'Observatoire des énergies de la mer revient en détail sur ces aspects : elle est consultable en libre accès ici : http://merenergies.fr/media/Note-OEM-15.pdf
Pour la poursuite de cette belle histoire, tous les scenarios de RTE pour le mix énergétique des années futures nécessitent un fort développement des énergies marines renouvelables : entre 22 et 62 GW à installer (contre moins de 4 attribués et en cours de développement aujourd'hui...). L'Union européenne fait également de ces sources d'énergies une priorité! Avec le 2e espace maritime mondial et le 2e gisement éolien européen la France a donc toute sa place. Pour y parvenir, notre pays doit planifier le développement de l'éolien, posé et flottant mais aussi de l'hydrolien puissant stabilisateur de réseau.
La prochaine Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE) en sera l'occasion, ne soyons pas frileux! Accélérer à 2GW attribués par an puis 2,5 GW permettra d'atteindre nos objectifs environnementaux tout encréant des emplois durables de qualités sur l'ensemble du territoire. Ceci passe par une concertation plus larges des acteurs des territoires concernés, à plus long terme dans le cadre d'une planification spatiale et des réseaux.
Don't look down!
La présidence française de l'Union européenne à partir de ce 1er janvier 2022 est une occasion unique d'agir concrétement contre la déorestation.
Entre 1990 et 2020 seulement, le monde a perdu 420 millions d'hectares de forêts, une superficie plus vaste que celle de l'Union européenne.
En 2021, l'UE reste le deuxième plus grand importateur de matières premières liées à la déforestation et à l'origine de 16 % de la déforestation associée au commerce international.
La France importe 20 % de son alimentation et cette part est croissante. Parmi ces produits agricoles figurent des denrées – huile de palme, bœuf, cacao, café, soja… – responsables de déforestation dans les pays qui les produisent.
Une Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée a été adoptée le 14 novembre 2018 en France, pour « mettre fin en 2030 à l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation ». Aujourd’hui, cette ambition n’a pas été traduite dans un plan d’actions avec des objectifs chiffrés.
Bruxelles a présenté, le 17 novembre 2021, une proposition de règlement pour enrayer la dégradation des forêts imputable à l'UE. Elle vise à garantir l'importation de produits sans lien avec la déforestation.
Le projet de règlement prévoit la mise en place d'un mécanisme dit de « diligence raisonnée » permettant de n'accepter sur le marché communautaire que des produits conformes à la législation du pays d'origine et n'ayant pas contribué à la destruction ou à la dégradation d'espaces forestiers.
Les produits concernés sont les six produits de base les plus souvent associés à la déforestation : soja, viande de bœuf, huile de palme, bois, cacao et café, ainsi que certains produits dérivés comme le cuir, le chocolat et les meubles. La Commission prévoit une mise à jour de la liste des produits de base en fonction de l'évolution des modèles de déforestation. Les entreprises souhaitant mettre les produits de base sur le marché de l'UE devront collecter les coordonnées géographiques des terres où ils ont été produits. Les obligations seront simplifiées pour les produits provenant de pays à faible risque tandis que les contrôles seront renforcés pour ceux provenant de zones à haut risque. Mais ce sont les États membres qui seront responsables de l'application effective du règlement.
L'examen du texte par le Parlement et le Conseil doit débuter lors de la présidence française de l'UE. (Emmanuel Macron avait annoncé une accélération de la stratégie européenne en matière de déforestation lors du Congrès mondial de la nature, en septembre 2021 à Marseille)
Des discours volontaristes aux actes il y a souvent un fossé. Il faudra donc juger aux actes. En effet, le projet de règlement sera jugé à l’aune de son ambition car il comporte des limites :
- Le champ couvert par la législation : une matière première comme l'hévéa utilisée pour fabriquer le caoutchouc, et qui est l'une des premières causes de déforestation en Asie du Sud-Est, n’en fait par exemple pas partie ; idem pour le caoutchouc, le poulet, le maïs, le sucre…
- Les milieux naturels pris en compte : la déforestation concerne évidemment la forêt mais aussi les écosystèmes voisins comme les savanes, les prairies ou les tourbières…
- La prise en compte des communautés locales : les produits importés, cultivés sur des territoires parfois détournés de leur utilisation originelle, doivent obtenir un consentement libre, informé et préalable des communautés locales
- l'allégement des contraintes pour les produits provenant de produits à faibles risques : cela pourrait ouvrir la porte à des "blanchiments" à travers des exportations vers un pays considéré comme à faible risque, avant une exportation vers l'UE
- la traçabilité : par exemple, le texte pourrait se heurter à l'impossibilité d'assurer une traçabilité individuelle de la naissance à l'abattage pour les bovins en provenance de certains pays. Le texte doit donc prévoir des mesures visant à imposer nos règles de traçabilité à nos partenaires commerciaux tels que le Brésil, ainsi que la mise en œuvre de contrôles réalisés par la Commission européenne dans les pays exportateurs.
Enfin, le projet de Règlement gagnerait à mettre en place un nécessaire suivi en publiant annuellement des indicateurs de suivi comme par exemple le montant des émissions dues à la déforestation importée.
Au-delà de ce Règlement, il sera nécessaire d’agir également en prévention : réduire l’utilisation de l’huile de palme (notamment comme carburant), réduire la consommation de viande, augmenter l’autonomie protéique de la France, stopper le soutien du secteur de la finance aux investissements contribuant à la déforestation, soutenir les pays producteurs en transition, modifier ou mettre fin aux accords de libre échange menaçant d’accroître la déforestation (comme l’accord UE-Mercosur)… Un plan d’action global pour lutter contre la déforestation !
La filière des énergies marines renouvelables fait face à de nombreux défis à la fois technologiques, économiques et environnementaux. France Énergies Marines, Institut pour la Transition Energétique, est, parmi les organismes de recherche recensés par l’OEM, un outil majeur en France au service du secteur des EMR pour coordonner et impulser des programmes de R&D répondant à ces défis. L’Observatoire des énergies de la mer a souhaité valoriser ces travaux à travers cette note dédiée qui montre l’étendue et la diversité des sujets de R&D portés par France Énergies Marines ainsi que les modalités de montage de tels projets.
La feuille de route scientifique et technologique de France Énergies Marines est en cours de révision et sera publiée prochainement. Elle souligne l’importance d’un certain nombre de thématiques sur lesquelles la filière des EMR exprime des besoins croissants. Parmi elles, peuvent être citées : les conditions météo-océaniques extrêmes et le changement climatique, les jumeaux numériques pour le suivi en service des systèmes offshore, l’étude des interactions entre l’éolien en mer et l’avifaune, l’optimisation des opérations et de la maintenance pour l’éolien flottant et enfin le développement de la complémentarité éolien en mer et production d’hydrogène.
Les énergies marines renouvelables, dont l’histoire est encore récente, bénéficient d’un potentiel très important, les rendant incontournables dans tous les scenarii de mix énergétique visant la neutralité carbone à horizon 2050. Pour atteindre ces objectifs, la R&D collaborative et des efforts de recherche actifs, tout comme les coopérations internationales, seront essentiels. Ainsi, France Énergies Marines est un véritable atout dans ce contexte, plaçant la France au cœur de la recherche scientifique sur les énergies marines renouvelables. Le déploiement à grande échelle de l’éolien en mer passe également par un exercice de planification à long terme sur chacune des façades nécessitant d’une part une bonne connaissance de l’environnement maritime et d’autre part des outils adaptés permettant d’appréhender à long terme l’ensemble des effets des activités anthropiques sur l’écosystème. Les annonces récentes du Gouvernement sur la mise en place en 2022 d’un observatoire des interactions entre l’éolien en mer et l’environnement marin, doté d’une enveloppe financière de 50 M€ sur trois ans, vont permettre d’accélérer la constitution de ces bases de connaissances et la mise en place d’outils dans une vision long terme. C’est par des actions intégrées et mutualisées que la filière apportera des réponses efficaces aux enjeux de la transition énergétique.
plus d'infos sur www.merenergies.fr
Le salon français des Energies Marines Renouvelables a eu lieu à Nantes et Saint-Nazaire où se construit le premier parc éolien en mer français et dans la région Pays de la Loire qui accueille la plus grande part des près de 5 000 emplois recensés en France à ce jour par l'Observatoire des énergies de la mer (www.merenergies.fr).
L'occasion de vérifier, par l'affluence et la qualité des échanges, que cette filière a vraiment pris son envol avec la mise en construction des premiers parcs, outre Saint-Nazaire, à Fécamp, Saint-Brieuc et Courseulles. Edf renouvelables et Ailes Marines (Iberdrola) ont donc commencé à passer des commandes : turbines, fondations, sous-stations électriques, raccordements... Autant d'activité potentielle pour les entreprises françaises et donc d'emploi dans les territoires. Le site workinblue permet d'ailleurs de déposer son CV ou son offre d'emploi.
A Expo Nantes, les exposants, visiteurs, conférenciers,....(en tout plus de 4 000) ont pu vérifier la concrétisation des efforts d'une filière et du volontarisme politique tant de l'Etat que des collectivités locales depuis maintenant plus de 10 ans. Des visites de sites étaient d'ailleurs proposées sur le parc de Saint-Nazaire où une trentaine des 80 fondations sont déjà installées et le raccordement terrestre réalisé.
Réduire l'empreinte carbone dans le transport maritime est possible en utilisant l'énergie vélique (issue du vent). Ce sont les voiles qui dès l'origine ont propulsé les navires, ce sont les voiles qui propulseront les navires du futur. Et c'est en Loire-Atlantique que cela se construit!
L'entreprise Neoline va construire son futur cargo avec les entreprises de Loire-Atlantique : Ce cargo de 136 mètres sera propulsé par 4200 m² de voiles, ce qui permettra de réduire de 90 % sa consommation en hydrocarbure. . Il reliera, deux fois par mois, Saint-Nazaire à Baltimore, aux Etats-Unis et déjà plusieurs entreprises sont clientes : Bénéteau Manitou, Michelin ou Renault. Le navire sera en grande partie (65%) construit par les entreprises du cluster Neopolia implantées en Loire-Atlantique et dans la région.
L'entreprise Airseas, issue d'Airbus, va tester dans notre département une voile géante, Air Wings, pour propulser en les navires, les rendant ainsi "hybrides". Un site d'essai a été trouvé près de Machecoul et de nombreux contacts sont en cours avec les parties prenantes. A la clé, si les essais sont concluants, une usine de production pouvant accueillir 300 salariés pourrait être implantée en Loire-Atlantique.
Les Chantiers de l'Atlantique ont lancé le projet "solid sail" afin de construire des voiles solides pour les navires : après un démonstrateur à Saint-Nazaire, l'entreprise s'apprête à commercialiser cette nouvelle technologie qui permet de réduire de 40 % la pollution d’un paquebot (dioxyde de carbone).
Autant d'initiatives et d'innovations pour une transition créatrice d'emplois en Loire-Atlantique!
La pose de la première fondation du parc éolien en mer de Saint-Nazaire par DEME et Eiffage pour EDF renouvelables est l'occasion de souligner que la transition écologique n'est pas "punitive" mais bien créatrice de nouveaux emplois. L'exemple en Loire-Atlantique. Notre département qui a vu le développement du 1er parc français au large de Saint-Nazaire en voit aujourd'hui l'aboutissement avec le lancement de sa construction après près de 10 ans de procédures!
Avant même le démarrage des travaux de construction de ce premier parc, c'est toute une filière industrielle qui a vu le jour dans notre département et déjà un millier d'emplois créés (qui vont donc se développer en core plus avec ce chantier). Concrétement, c'est l'usine GE d'assemblage de turbines à Montoir de Bretagne, les Chantiers de l'Atlantique qui se sont diversifiés dans la construction de sous-stations électriques en mer, un centre d'ingénierie GE à Nantes pour inventer les turbines de demain . Au-delà c'est tout un réseau de PME PMI qui ont pris le risque industriel de se développer sur ce marché et qui aujourd'hui créent de nombreux emplois, regroupés au sein du cluster Neopolia.
La Loire-Atlantique c'est aussi le pôle français d'excellence dans la recherche en matière d'énergies marines renouvelabels : l'Ecole Centrale qui mène des travaux de recherche d'excellence avec son bassin d'essai, l'IRT Jules verne et le pôle de compétitivité EMC2, le Pôle Mer Bretagne Atlantique et son antenne locale, le réseau Weamec des acteurs de la recherche, la soufflerie Jules verne...
Demain, l'éolien flottant installera des éoliennes encore plus productives plus au large! la Loire-Atlantique n'est pas en reste puisque son site de test en mer au large du Croizic, SEMREV, piloté par l'Ecole Centrale de Nantes a ccueille la première éolienne flottante de France, le projet Floatgen, depuis 2018!
Les manifestations du 1er mai célébrant les droits des travailleurs ont été l'occasion de souligner de nombreux métiers en évolution et de nouvelles formes de salariats. Sans remonter à la création des autoentrepreneurs chers au président Sarkozy, les taxi uberisés, les livreurs obligés de s'autonomiser (et qui doivent se battre pour faire reconnaître sinon leur statut de quasi-salariés avec un seul donneur d'ordre, à tout le moins le droit de se syndiquer et défendre leur situation) sont autant d'exemples marquant de cette évolution salariale. Ils ne sont pas les seuls. Ce sont aussi ces salariés, souvent mal payés, que l'on a retrouvé en première ligne lors des confinements, obligés de prendre tous les risques pour le service des autres. Premiers de corvée diront certains.
Si leurs revendications commencent à poindre, des initiatives intéressantes voient le jour comme la créationd de coopératives. Elles peuvent allier meilleures conditions sociales (passer d'auto-entrepreneur à salarié) à un meilleur respect de l'environnement (cyclo-livraisons). Exemples en Loire-Atlantique.
A Nantes, en 2018, 12 livreurs de repas ont créé une association de préfiguration en vue de se regrouper en SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production). Il s'agit de Naofood. De même, la coopérative "Les coursiers nantais" emploie déjà 13 personnes salariées dans un véritable service de livraison éthique.
Les coopératives permettent une plus juste répartition des salaires; les courses se répartissent entre collègues sans passer par la boîte noire d'un opérateur à but lucratif. Les coopératives c'est aussi une certaine égalité entre les salariés dans la prise de décision sur le principe d'une personne une voix.
Reste souvent à trouver les financements de base pour se lancer. Financements participatifs, fonds d'investissement éthiques, écologiques et solidaires, collectivités pourraient à mon sens y trouver un sens à travers un investissement utile à tous!
Alors que l'Europe est actuellement dépendante pour les vaccins luttant contre le COVID 19 et ses variants, l'espoir est sans doute nantais. Deux laboratoires développent avec un certain succès des candidats vaccins :
- le vaccin CoVepit est élaboré en Loire-Atlantique par des chercheurs nantais et parisiens dans le laboratoire OSE Immunotherapeutics. Il est passé en essai clinique de phase 1 en Belgique, c’est-à-dire avec essais sur des patients "sains et volontaires". Si ces essais sont concluants, le plus dur sera de financer les étapes suivantes très coûteuses. Le Gouvernement et l'Europe seraient bien avisés de s'y intéresser dès à présent afin de préparer l'avenir... car les bonnes idées peuvent parfois nous échapper...
- le candidat vaccin du laboratoire Valneva, basé à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), démarre en ce mois d'avril les essais cliniques de phase 3 , dernière étape avant une demande de mise sur le marché, auprès de 4.000 participants. Valneva est née en 2013, d'une fusion avec une autre entreprise autrichienne, qui possédait déjà une usine en Ecosse. C'est là-bas, à Livingston, que le vaccin sera fabriqué, le Royaume-Uni y a financé une nouvelle ligne de production. Les premières doses pourraient être disponibles fin 2021. La France et l'Europe n'ont pas été les plus fort soutiens mais rien n'est terminé là aussi.
Ces exemples puisés en Loire-Atlantique montrent que loin d'être déclassé notre pays, pour peu qu'il s'en donne les moyens, peut rester à la pointe de l'innovation.
L a France s’est engagée à réduire à la fois la part des énergies fossiles et la part du nucléaire dans son mix énergétique. Sa cible, inscrite dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), est d‘atteindre 40% de son électricité d’origine renouvelable à horizon 2030. Le déploiement des énergies marines renouvelables à grande échelle est indispensable à la réalisation de ces objectifs et la PPE prévoit de 5,2 à 6,2 GW d’EMR en 2028 (les autres pays européens ont déjà installé plus de 23 GW en 2020). Les EMR sont ainsi destinées à représenter une part grandissante dans le mix électrique français, comme le prévoient les scénarios établis par RTE. Pour convertir ces ambitions en activités sur le territoire national, la filière française des EMR devra continuer de se structurer et pourrait alors représenter plus de 20 000 emplois directs et indirects à partir de 2030 (source : EY / Syndicat des énergies renouvelables). Le besoin en compétences constitue dès lors un enjeu d’importance et impliquera de repenser les dynamiques de formations, processus dans lequel les territoires joueront un rôle majeur.
Les énergies marines renouvelables apparaissent incontournables pour atteindre les objectifs nationaux de transition énergétique, diversifier les modes de production d’électricité (tout en veillant à assurer une complémentarité entre eux) et s’affranchir de certaines contraintes rencontrées à terre (préservation des terres agricoles, acceptabilité, zones d’exclusion, etc.). Dans son bilan prévisionnel, RTE prévoit que l’éolien en mer représentera de 5 à 7% de la production nationale d’électricité en 2035 selon ses scénarios. LES EMR, INDISPENSABLES POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE 40 à 50% de cette production totale sera issue d’énergies renouvelables en 2035 contre 21,5% actuellement. Ceci nécessitera une augmentation de 63 à 96 GW de la capacité installée pour les énergies renouvelables dont la mise en service de 10 GW (scénario Volt) à 15 GW (scénario Ampère) d’éolien en mer (la capacité installée pour l’éolien terrestre augmentera de 23 à 35 GW sur la même période). En 2050, l’ADEME évoque 18 à 25 GW installés d’EMR dans l’un de ses scénarios. Le développement de l’éolien en mer à grande échelle nécessaire à l’atteinte des objectifs nationaux est rendu possible par la baisse de son coût de production (44 €/ MWh pour le parc de Dunkerque) qui s’établit désormais au niveau des prix de marché, ainsi que par l’avantage dont dispose la technologie de pouvoir être déployée dans des parcs de plusieurs centaines de Mégawatts, voire plusieurs Gigawatts.
DEMAIN, VERS UNE PLACE MAJEURE POUR L’ÉOLIEN OFFSHORE, ENTRAÎNANT LES AUTRES EMR ? Par sa massification, l’éolien en mer est à présent incontournable pour l’atteinte des objectifs de transition énergétique. Le rythme d’attribution d’au moins 1 GW par an à partir de 2024 devra être confirmé en conséquence au-delà de 2028 et le ‘Green Deal’ européen pourra amplifier la dynamique en faveur des EMR. La Commission européenne qui vient de dévoiler ses objectifs de 60 GW installés en 2035 en Europe puis 300 GW incite même à revoir nettement à la hausse la tendance actuelle d’installations pour atteindre les objectifs globaux de l’Union Européenne3. Ces volumes permettront des créations d’emplois importantes dans les territoires et les Régions et autres collectivités territoriales auront également un rôle majeur dans la structuration de la filière et la formation. Actuellement, la dynamique concerne essentiellement l’éolien en mer mais toutes les autres technologies EMR pourront être mobilisées. En démontrant leur pertinence, leur complémentarité et leur compétitivité, celles-ci seront à même de contribuer à atteindre l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050 afin de limiter la hausse de température de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. L’ambition de la Commission européenne dans ce domaine s’élève à 1 GW d’énergies océaniques installées d’ici 2030 puis 40 GW en 2050.