Blog d'Étienne Pourcher
La pose de la première fondation du parc éolien en mer de Saint-Nazaire par DEME et Eiffage pour EDF renouvelables est l'occasion de souligner que la transition écologique n'est pas "punitive" mais bien créatrice de nouveaux emplois. L'exemple en Loire-Atlantique. Notre département qui a vu le développement du 1er parc français au large de Saint-Nazaire en voit aujourd'hui l'aboutissement avec le lancement de sa construction après près de 10 ans de procédures!
Avant même le démarrage des travaux de construction de ce premier parc, c'est toute une filière industrielle qui a vu le jour dans notre département et déjà un millier d'emplois créés (qui vont donc se développer en core plus avec ce chantier). Concrétement, c'est l'usine GE d'assemblage de turbines à Montoir de Bretagne, les Chantiers de l'Atlantique qui se sont diversifiés dans la construction de sous-stations électriques en mer, un centre d'ingénierie GE à Nantes pour inventer les turbines de demain . Au-delà c'est tout un réseau de PME PMI qui ont pris le risque industriel de se développer sur ce marché et qui aujourd'hui créent de nombreux emplois, regroupés au sein du cluster Neopolia.
La Loire-Atlantique c'est aussi le pôle français d'excellence dans la recherche en matière d'énergies marines renouvelabels : l'Ecole Centrale qui mène des travaux de recherche d'excellence avec son bassin d'essai, l'IRT Jules verne et le pôle de compétitivité EMC2, le Pôle Mer Bretagne Atlantique et son antenne locale, le réseau Weamec des acteurs de la recherche, la soufflerie Jules verne...
Demain, l'éolien flottant installera des éoliennes encore plus productives plus au large! la Loire-Atlantique n'est pas en reste puisque son site de test en mer au large du Croizic, SEMREV, piloté par l'Ecole Centrale de Nantes a ccueille la première éolienne flottante de France, le projet Floatgen, depuis 2018!
L a France s’est engagée à réduire à la fois la part des énergies fossiles et la part du nucléaire dans son mix énergétique. Sa cible, inscrite dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), est d‘atteindre 40% de son électricité d’origine renouvelable à horizon 2030. Le déploiement des énergies marines renouvelables à grande échelle est indispensable à la réalisation de ces objectifs et la PPE prévoit de 5,2 à 6,2 GW d’EMR en 2028 (les autres pays européens ont déjà installé plus de 23 GW en 2020). Les EMR sont ainsi destinées à représenter une part grandissante dans le mix électrique français, comme le prévoient les scénarios établis par RTE. Pour convertir ces ambitions en activités sur le territoire national, la filière française des EMR devra continuer de se structurer et pourrait alors représenter plus de 20 000 emplois directs et indirects à partir de 2030 (source : EY / Syndicat des énergies renouvelables). Le besoin en compétences constitue dès lors un enjeu d’importance et impliquera de repenser les dynamiques de formations, processus dans lequel les territoires joueront un rôle majeur.
Les énergies marines renouvelables apparaissent incontournables pour atteindre les objectifs nationaux de transition énergétique, diversifier les modes de production d’électricité (tout en veillant à assurer une complémentarité entre eux) et s’affranchir de certaines contraintes rencontrées à terre (préservation des terres agricoles, acceptabilité, zones d’exclusion, etc.). Dans son bilan prévisionnel, RTE prévoit que l’éolien en mer représentera de 5 à 7% de la production nationale d’électricité en 2035 selon ses scénarios. LES EMR, INDISPENSABLES POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE 40 à 50% de cette production totale sera issue d’énergies renouvelables en 2035 contre 21,5% actuellement. Ceci nécessitera une augmentation de 63 à 96 GW de la capacité installée pour les énergies renouvelables dont la mise en service de 10 GW (scénario Volt) à 15 GW (scénario Ampère) d’éolien en mer (la capacité installée pour l’éolien terrestre augmentera de 23 à 35 GW sur la même période). En 2050, l’ADEME évoque 18 à 25 GW installés d’EMR dans l’un de ses scénarios. Le développement de l’éolien en mer à grande échelle nécessaire à l’atteinte des objectifs nationaux est rendu possible par la baisse de son coût de production (44 €/ MWh pour le parc de Dunkerque) qui s’établit désormais au niveau des prix de marché, ainsi que par l’avantage dont dispose la technologie de pouvoir être déployée dans des parcs de plusieurs centaines de Mégawatts, voire plusieurs Gigawatts.
DEMAIN, VERS UNE PLACE MAJEURE POUR L’ÉOLIEN OFFSHORE, ENTRAÎNANT LES AUTRES EMR ? Par sa massification, l’éolien en mer est à présent incontournable pour l’atteinte des objectifs de transition énergétique. Le rythme d’attribution d’au moins 1 GW par an à partir de 2024 devra être confirmé en conséquence au-delà de 2028 et le ‘Green Deal’ européen pourra amplifier la dynamique en faveur des EMR. La Commission européenne qui vient de dévoiler ses objectifs de 60 GW installés en 2035 en Europe puis 300 GW incite même à revoir nettement à la hausse la tendance actuelle d’installations pour atteindre les objectifs globaux de l’Union Européenne3. Ces volumes permettront des créations d’emplois importantes dans les territoires et les Régions et autres collectivités territoriales auront également un rôle majeur dans la structuration de la filière et la formation. Actuellement, la dynamique concerne essentiellement l’éolien en mer mais toutes les autres technologies EMR pourront être mobilisées. En démontrant leur pertinence, leur complémentarité et leur compétitivité, celles-ci seront à même de contribuer à atteindre l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050 afin de limiter la hausse de température de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. L’ambition de la Commission européenne dans ce domaine s’élève à 1 GW d’énergies océaniques installées d’ici 2030 puis 40 GW en 2050.
En ce mois de juin 2019, près de 10 ans après la décision française de rattraper ses voisins européens pionniers en la matière en lançant des appels d'offres pour l'implantation de parcs éoliens en mer, cette technologie a (enfin) connu son top départ en France.
Première bonne nouvelle, le démarrage du 1er parc français, à Saint-Nazaire. Alors que plus de 4 000 éoliennes sont déjà installées en mer dans le monde, particulièrement en mer du Nord et mer Baltique - certaines depuis plus de 20 ans - aucune ne l'est en France, pourtant 2ème espace maritime mondial après les Etats-Unis. Seuls deux prototypes d'éolien flottant en Pays de la Loire et Bretagne y sont implantées. Après être partis plus tard que les autres pays leaders comme le Dabnemark, l'Allemagne ou encore le Royaume-Unis, la France a connu de nombreux retards dus aux méandres administratifs et nombreux recours. Depuis 2012, c'est le cas pour le projet de Saint Nazaire, pour lequel le Conseil d'Etat vient de rejeter définitivement le dernier des nombreux recours déposés. Avec ses autorisations en main, EDF va pouvoir lancer la construction de ce chantier colossal - près de 2 milliards d'euros d'investissements, des milliers d'emplois à la clé. C'est chose faite depuis le 14 juin avec la signature de constrats pour l'installation d'une sous-station électrique en mer qui sera construite aux chantiers de l'Atlantique ainsi que de 80 éoliennes de puissance 6 MW qui seront assemblées par Général Electric renewable energy à Saint Nazaire également, tout près de Nantes où elles sont développées, leurs pales venant de Cherbourg. C'est ainsi une filière et des emplois en France qui prend son envol. Il était temps! L'observatoire des énergies de la mer www.merenergies.fr a montré que déjà plus de 2000 emplois s'y préparent et que de nombreux investissements ont été réalisés. Le parc produira l'équivalent de 20% de la consommation électrique de toute la Loire-Atlantique!
Deuxième bonne nouvelle, le prix. L'Appel d'Offres pour la construction d'un parc similaire à Dunkerque dont le lauréat, EDF renouvelables, a été révélé ce même 14 juin, a montré que les prix de l'éolien en mer avaient fortement chuté ces dernières année, attaignant moins de 45 euros par MégaWattheure à Dunkerque, quand le Gouvernement imaginait initialement 60 à 70 euros initialement. De bonnes conditions physique du site, des conditions administratives améliorées et une filière qui gagne en compétitivité chaque année expliquent ce prix. C'est un prix proche des autres énergies renouvelables matures (le dernier appel d'offre en éolien terrestre s'est négocié en moyenne plutôt vers 60 euros) et même du nucléaire nouvelle génération (le projet d'Inkley Point au Royaume Unis a été attribué au prix de 107 euros).
Troisième bonne nouvelle, les volumes. La baisse des prix constatée est bonne pour le consommateur comme pour le contribuable (si le prix de marché de l'électricité passe au dessus de ces 45 euros, c'est même l'Etat qui touchera un bénéfice); cela permet donc d'envisager plus d'appels d'offres. C'est ce que le Gouvernement a promis d'inscrire dans le Programmation Pluri-annuelle de l'énergie en affichant 1 GigaWatt (GW) d'appel d'offres lancés chaque année en France dans les 10 prochaines années, pour l'éolien en mer, posé et flottant. A titre de comparaison, plus de 18 GW sont déjà installés en Europe - soit 4500 éoliennes - dont plus de 8 000 GW au Royaume Uni et plus de 6 000 en Allemagne. La France peut ainsi rattraper son retard, apporter une part essentielle de sa transition énergétique et créer de nombreux emplois.
La nouvelle année 2018 s'ouvre sur une période propice à la concertation et au débat, pour ce qui est des énergies marines renouvelables. Alors que la France n'a qu'une seule éolienne en mer venant de fournir ses premiers kilowattheures (l'éolienne flottante du consortium Floatgen autour d'Idéol, Bouygues TP, Centrale Nantes...), l'Europe avec plus de 3500 turbines et 13 GW installés a fait de l'éolien en mer un pilier de son mix énergétique. 6 parcs sont en développement en France pour un total de 3 GW et 1 est en cours d'attribution pour un maximum de 700 MW supplémentaires. Mais au-delà? Comment atteindre les engagements de la France, tant au niveau mondial - COP 21 - qu'Européen - le Parlement Européen vient de réhausser les objectifs de production d'énergie renouvelable à 35% de la consommation totale en 2030 en souhaitant que soient instaurés des objectifs contraignants par Etat. Si les négociations avec le conseil aboutissent, la France devra donc y prendre sa part, alors qu'elle est globalement en retard.
Alors comment faire? L'éolien en mer, technologie la plus mature parmis les emr (avec l'hydrolien qui passe au stade pré-commercial) a besoin de simplification pour son développement : les premiers parcs pré-cités ont été attribués en 2013 et ne sont pas encore en construction, alors que dans le reste de l'Europe le développement de parcs nécessite moitié moins de temps. L'actuelle loi "pour un Etat au Service d'une Société de Confiance" (loi ESSOC) va simplifier grandement les procédures et accélérer les processus en unifiant les autorisations dans une seule, en permettant d'utiliser la technologie la plus moderne au moment des travaux (sans la figer à ce qui existe au moment de l'appel d'offres)...
Pour autant, il est nécessaire de se donner des objectifs. C'est l'objet de la Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE) issue de la Loi de Transition énergétique pour la croissance verts (LTECV, 2015) qui a abouti à un premier décret fixant des objectifs pour la période 2018-2023, dont la révision va démarrer pour 2018 - 2028. Quelle sera la place des énergies de la mer à cet horizon? Au gouvernement de fixer des objectifs - au regard de notre espace maritime national, le 2e au monde! et de notre gisement de vents, un objectif de 21 GW est envisageable - et aux acteurs d'afficher leurs propositions. La Commission Nationale de Débat Public CNDB lance donc un grand débat national sur ce premier semestre avant que le Gouvernement ne fasse ses propositions qui seront soumises à concertation cet automne avant approbation de la PPE, probablement fin 2018. Le débat public de février à mai 2018 a pour objectif de favoriser l'expression des publics et de faire des recommandations avec un site internet : ppe.debatpublic.fr mais aussi un questionnaire en ligne, des cahiers d'acteurs, des ateliers thématiques, des auditions d'experts, un panel citoyen...
Mais en face, il faut tenir compte des autres usages en mer! C'est tout l'objet des travaux concernant les Documents Stratégiques de Façade dans les Conseils Maritimes de Façade : planifier les usages en mer. Même si 21 GW d'éolien ne nécessiteraient que 0,8% de la surface maritime, encore faut-il indiquer où et avec quelle coexistence des usages (l'éolien pouvant s'éloigner de plus en plus des côtes avec la technologie du flottant). Les différents Documents Stratégiques de Façade sont soumis à concertation sur un site internet merlittoral2030.gouv.fr A chacun de s'en saisisr!
Ainsi, la France pourra se donner, au cours de cette année 2018, les moyens de ses ambitions en termes d'énergies renouvelables et de transition énergétique. Notons au passage que les énergies de la mer nourrissent actuellement l'émergence d'une nouvelle filière industrielle française avec déjà 2000 emplois recensés en 2016 (chiffre de l'observatoire des énergies de la mer www.merenergies.fr)...
C'est à Saint-Nazaire qu'a été inaugurée Floatgen, la première éolienne en mer de France, flottante. Conçu par Ideol, le flotteur béton réalisé par Bouygues Construction a permis le montage d'une éolienne et sera testé sur le site de test en mer Semrev de l'Ecole Centrale de Nantes. Elle a été baptisée ce vendredi 13 octobre par Catherine Chabaud, en présence du Secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu et de nombreuses personnalités et représentants de la filière.
C'est une première en France où aucune éolienne en mer n'est encore installée contrairement aux autres pays européens qui ont installé, depuis le début des années 1990, plus de 13 GW soit 3 000 éoliennes en mer. En France, 6 parcs sont en cours de développement pour l'équivalent de 3 GW et devraient voir le jour à partir du début des années 2020.
La France en retard?
Si la France est partie plus tardivement que les autres pays européens, elle a également mis en place des procédures administratives longues et complexes qui allongent les durées de réalisation des parcs (et donc le coût final) ainsi que des recours systématiques de certains opposants. Des améliorations sont intervenues ces dernières années, S. Royal instaurant une cour administrative d'appel unique pour accélérer les recours, une nouvelle procédure dite de "dialogue concurrentiel" pour accélérer la phase administrative. Est actuellement à l'étude l'octroi d'un "permis enveloppe" comme cela se pratique au Danemark ou au Royaume Uni permettant d'anticiper les études nécessaires lors de l'attribution des autorisations.
Pour autant, ces projets européens ne concernent que des parcs d'éoliennes sur des supports posés (on installe l'éolienne sur un pieu posé sur le fond marin), ce qui n'est envisageable que jusqu'à certaines profondeurs (environ 50 m). Pour aller plus au large, ou s'adapter à des configurations comme en Méditerranée où ces profondeurs sont atteintes très près des côtes), de nouveaux types de supports flottants sont actuellement testés. Seules quelques éoliennes dans le monde ont jusqu'ici fait l'objet d'essais : au Portugal, en Norvège ou encore au Japon. Avec Floatgen à Saint-Nazaire la France se place ainsi dans le peloton de tête de cette technologie. Après les prototypes, les petites séries : 4 sites ont été attribués en 2016 pour cela : en Bretagne et en Méditerranée, pour une mise en service au début des années 2020.
Un pilier de la transition énergétique?
Alors qu'une étude américaine récente a montré que l'éolien en mer, où les vents sont plus puissants et plus réguliers, pourrait fournir en énergie le monde entier, il est clair que l'éolien en mer sera un des piliers du mix énergétique français. La prochaine Programmation Pluriannuelle de l'Energie dont N. Hulot vient de lancer la concertation devra permettre de se fixer des objectifs à l'horizon 2028 permettant aux énergies renouvelables de monter en puissance et permettant à la France d'atteindre ses engagements européens ou internationaux (COP 21).
Si les salariés des centrales nucléaires en voie de fermeture ou des centrales au charbon promises au même destin peuvent légitimement s'inquiéter, le secrétaire d'Etat Lecornu a rappelé que N. Hulot s'est engagé à ce que des contrats de transition énergétiques permettent aux salariés de se reconvertir et de retrouver des perspectives optimistes.
Une opportunité pour la France
Car les emplois dans les nouvelles sources d'énergies peuvent être nombreux si notre pays sait en saisir l'opportunité. Le récent rapport de l'Observatoire des Energies de la Mer (www.merenergies.fr) a montré que, même si aucune éolienne n'était encore installéé en mer en France, en 2016, plus de 2 000 emplois avaient été créés pour développer ces technologies, ces futurs parcs et exporter (75% du chiffre d'affaires français en 2016 dans cette filière a été réalisé à l'export).
Avec un projet clair : des volumes à installer dans un calendrier bien défini - et tenu grâce à des procédure simplifiées et accélérées -, la filière des énergies de la mer créée des emplois d'avenir.
Un coût pour le consommateur?
Le coût des premiers parcs français correspond au lancement de la filière, pas encore de séries industrielles permettant les économies d'échelle et volonté de créer une filière française avec des usines (turbines et nacelles ainsi que sous-stations électriques et fondations à Nantes Saint-Nazaire aujourd'hui; demain hydroliennes, pales d'éoliennes à Cherbourg ainsi que pales et nacelles au Havre, sans compter les nombreuses PMI dans toutes les Régions (cf www.merenergies.fr).
L'évolution des prix de l'éolien en mer est tout à fait enthousiasmante puisque les derniers parcs attribués aux Pays-Bas ou au Royaume Uni sont aux prix de marché, en Allemagne des parcs sont attribués sans aucune subvention publique. La France bénéficiera sans doute des retours d'expérience européens.
Alors l'inauguration de la première éolienne flottante en France ce vendredi lève un voile sur ce que pourrait être notre futur énergétique et nos emplois de demain!
Le Premier rapport de l'observatoire des énergies de la mer (www.merenergies.fr) voulu par le Cluster Maritime Français et dévoilé lors des Assises des énergies marines renouvelables du Syndicat des Energies Renouvelables, au Havre à l'occasion de la convention d'affaires Seanergy, a permis de montrer l'état réél de la filière en France.
Sans extrapolation ni estimation, notre rapport a reçu près de 200 réponses d'entreprises impliquées dans la filière, soit plus de 60% de taux de réponse, montrant à la fois que, si les parcs français n'ont pas encore vu le jour au large de nos côtes, les entreprises et acteurs de la recherche et de l'innovation ont comencé à investir (plus d'1,3 milliards d'euros) aux côtés de l'Etat et des collectivités. Déjà plus de 2000 emplois ont été recensés au 31/12/2016, répartis sur tout le territoire littoral et ses régions. Si la Région Pays de la Loire tire son épingle du jeu c'est suite aux décisions d'implantations industrielles comme GE (ex-Alstom) à Saint-Nazaire (usine de frabrication de nacelles) et Nantes (centre d'ingénierie) ou encore des choix d'investissements comme STX avec son usine dédiée aux sous-stations et fondations : Anemos. Les autres Régions ne sont pas en reste comme PACA avec des PMI prometteuses, la Normandie qui vient de voir confirmer l'implantation d'une usine Naval énergies en cours de construction pour l'assemblage d'hydroliennes et de LM Wind Power pour les pales, à Cherbourg. La Bretagne a engagé de nombreux investissements comme au port de Brest, l'Aquitaine développe son site de tests Seeneoh pour l'hydrolien estuarien et Hauts de France est dans la phase de dialogue compétitif pour un futur parc au large de Dunkerque. Occitanie, qui accueille 2 des 4 fermes pilotes d'éolien flottant et qui dispose du plus fort potentiel national sur cette technologie se donne pour ambition d'être Région à énergie positive.
Ce volontarisme et ces investissements permettent à nos entreprises d'exporter (en majorité des TPE et PME dans cette phase d'émergence de la filière mais dont les emplois sont répartis en trois tiers entre TPE/PME, ETI et Grandes entrerises). 75% du Chiffre d'affaires réalisé en 2016 l'a été dans les autres pays européens montrant le potentiel de la chaine de valeur française.
A l'aube du déploiement des premiers parcs français, il y a donc une réelle opportunité de croissance bleue pour la France. Au gouvernement de la saisir et de la booster en donnant des perspectives claires en termes de volumes à installer et de calendrier des appels d'offres nationaux, en simplifiant et acélérant les procédures administratives, bref en se rapprochant des standards européens... où les énergies de la mer sont en plein développement avec déjà plus de 12 GW installés soit l'équivalent en puissance de plusieurs centrales nucléaires.
Les questions environnementales et en particulier les énergies renouvelables ont été abordées plus longuement que lors des débats des primaires de la droite et du Centre, par les candidats de la primaire de la gauche lors de leur deuxième débat.
Quel choix de mix énergétique pour la France dans les années à venir ?
Le débat a tourné sur la place respective accordée aux énergies renouvelables et au nucléaire dans le mix énergétique. Il y a clairement deux courants : les défenseurs d’un choix volontariste des énergies renouvelables et donc la fin du nucléaire (De Rugy, Benhamias, Hamon), et de l’autre côté, ceux qui, tout en voulant développer les énergies renouvelables, conservent une production nucléaire plus ou moins forte (Montebourg, Valls, Peillon, Pinel).
François de Rugy affiche l'objectif, repris dans une étude de l’Ademe, de 100% d'électricité renouvelable en 2050. Sa méthode privilégie les économies d'énergie notamment via des aides au diagnostic et aux travaux dans le bâtiment.
Benoît Hamon ministre estime que le prix du mégawattheure nucléaire va considérablement augmenter du fait des coûts de maintenance et de mise en sécurité des centrales nucléaires. Le choix des énergies renouvelables est donc aussi celui des économies pour els Français. Il ajoute, se basant sur les rapports de l'OCDE, qu'à niveau de production énergétique équivalent, les EnR créent six fois plus d'emplois que le nucléaire. D’ailleurs Jean-Luc Benhamias estime d’une part que plusieurs générations travailleront encore sur le démantèlement des centrales et la gestion de déchets radioactifs et d’autre part que les salariés du nucléaire se reconvertiront facilement dans les énergies renouvelables.
Dans l’autre camp, c’est le maintien du nucléaire qui reste une priorité : "On a besoin du nucléaire pour réduire notre addiction au carbone", estime Arnaud Montebourg. C’est un peu la position de Manuel Valls. Les Energies renouvelables, "Il faut y aller doucement", estime Vincent Peillon qui voit le risque de devoir recourir aux énergies fossiles si le nucléaire est trop vite supprimé. Sylvia Pinel juge quant à elle que "les énergies renouvelables et le nucléaire sont complémentaires" (pour elle, " l'objectif de 50% de nucléaire en 2025 est très ambitieux ».
Une passe d’armes a d’ailleurs eu lieu quant à la supposée "indépendance énergétique de la France". François de Rugy a rappelé que le nucléaire dépendait à 100% d'uranium importé de pays "peu fréquentables" comme le Niger ou le Kazakhstan…
François de Rugy et Benoit Hamon ont cité, à juste titre, les énergies de la mer comme potentiel fort de production, gage d’indépendance énergétique, de montée en puissance des renouvelables et de création d’emplois (le bassin de Saint-Nazaire a été évoqué).
Succès de la COP 21 à Paris
La lutte contre le changement climatique va de soi : démontré scientifiquement, le réchauffement de la planète induit des conséquences dramatiques sur le climat, voire sur la survie même de l’humanité.
C’est un enjeu environnemental auquel, outre l’efficacité énergétique et les économies d’énergie, les énergies renouvelables peuvent répondre. Les objectifs de production d’énergies décarbonées, fixés par l’Union Européenne ainsi que la France à travers la récente Loi de Transition Energétique, sont un premier pas dans cette direction. En particulier les énergies de la mer sont sources de promesses gigantesques : placées à proximité des zones côtières les plus peuplées, elles peuvent concerner les territoires les plus riches et donc consommateurs comme les plus pauvres, y compris insulaires : utiliser l’énergie du vent en milieu marin, plus fort et plus régulier, l’énergie des courants et des marées, demain des températures aquatiques ou encore des vagues, voici de quoi espérer.
C’est également un enjeu social : la lutte contre le changement climatique rejoint celle contre les inégalités. Les premiers affectés par les effets du changement climatique sont les plus démunis, car ce sont eux les plus mal logés, les plus mal nourris et ceux qui ont le moins de moyens pour y faire face. Les pays dit « pauvres » ne sont pas les seuls concernés, je me souviens avoir travaillé à la mise en œuvre d’un programme d’efficacité énergétique des bâtiments avec l’Ademe pour lequel, même avec une subvention à hauteur de 80% des travaux certaines familles ne pouvaient avancer les 20% restant.
Cet enjeu social se couple avec un enjeu d’équilibre mondial : le changement climatique renforcera les inégalités dans le monde avec le retour à l’extrême-pauvreté de plus de 700 millions de personnes selon une étude anglaise. Autant dire que les réfugiés climatiques qui devront partir parce que leurs îles ou zones côtières seront submergées et les réfugiés économiques qui ne pourront plus se nourrir seront nombreux. Cela déstabilisera des régions entières, entrainant des guerres et d’autres réfugiés…
L’enjeu sécuritaire n’est pas le moindre quand on sait, par exemple, que DAESCH (acronyme de l’Etat islamique) tire une grande partie de ses revenus de la vente de pétrole. Là aussi, développer les énergies renouvelables c’est frapper le terrorisme au porte-monnaie !
Les accords de Paris doivent donc désormais se mettre en œuvre de la manière la plus rapide, la plus contraignante et la plus efficace.
L’objectif est de contenir la hausse de la température moyenne de la planète «nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels». Les pays développés doivent continuer à réduire le volume de leurs émissions de GES, les pays en développement peuvent encore les augmenter, mais devront eux aussi inverser la tendance pour qu’à partir de 2050, les émissions de GES ne dépassent pas le niveau de ce que peuvent absorber la nature et les instruments de stockage de CO2 conçus par l’homme.
Les énergies marines renouvelables regroupent l'éolien en mer, posé sur fondations ou flottant -profitant ainsi d'une meilleure exposition au vent que sur terre - les hydroliennes, utilisant les courants marins, l'énergie thermique des mer jouant sur les différences de températures de l'eau, ou encore le houlomoteur, récupérant l'énergie des vagues. Autant de pistes prometteuses, certaines commercialisées comme l'éolien, ou en voie de l'être comme l'hydrolien, pour proccurer à notre planète une énergie sans carbone ni déchets.
L’édition nantaise de la convention d'affaires Thétis EMR, qui présentait les avancées industrielles de ces technologies, les 20 et 21 mai, a marqué une nette progression par rapport à l'édition précédente. Le nombre d’exposants est passé de 262 à 293 et la surface d’exposition de 4 200 à 6 000 m2. Le salon totalise par ailleurs près de 4 000 participants, dont 25 % de visiteurs étrangers, et près de 1 000 rendez-vous d’affaires ont été organisés. Elle a débuté par les Assises nationales des énergies marines renouvelables organisées par le SER (Syndicat des Energies Renouvelables).
Une région valorisée
La Région des Pays de la Loire était représentée par un village régional de 50 exposants dont un stand collectif animé par l’Agence Régionale de l'Innovation, avec 28 co-exposants, académiques, recherche, territoires, entreprises… avec 3 pôles de compétitivité, une représentativité régionale (Vendée, Sarthe – Greta du Maine, Maser Ingeniering, CTTM -, Mayenne – techni industrie -) ; le site internet dédié a relayé ces actualités pendant le salon sur www.emr-paysdelaloire.fr et un voyage de presse accueillait 25 journalistes de la presse nationale, spécialisée et généraliste avec notamment un point presse avec 5 présidents et vice-présidents de Régions qui s'engagent dans la coopération des territoires pour faire avancer ces technologies et le lancement de WeAMEC, le site de Recherche, Formation et innovation de es Pays de la Loire en matière d'énergies marines; un espace Recherche Innovation un annuaire des compétences régional ainsi qu'une plaquette régionale emr ; un temps fort régional a eu lieu aveec les 3 collectivités partenaires et le Grand Port Maritime, au cours duquel, notamment, le cluster d'entreprises Neopolia et de grands Donneurs d'Ordre comme Alstom et les chantiers navals STX ont annoncé des commandes importantes pour la filière.
Au cours de ce même salon, la région a reçu deux délégations étrangères (Ecosse et Chine) pour renforcer les coopérations industrielles et commerciales ; une conférence "Invest’In" Pays de la Loire a d'ailleurs regroupé de nombreux participants ; Pour terminer cette semaine 4 parcours de visites avec 200 inscrits ont fait découvrir les centres de recherche et industriels de la région impliqués dans les emr ;
Thetis ce sont aussi des ateliers et conférences sur l'avenir des emr et des intervenants ligériens sont intervenus sur les conférences (Alstom, Geps techno, ECN, STX, GPM…) ;
Un comité stratégique emr régional s'est réuni à cette occasion, avec notamment les nouveaux patrons d’Adwen, les responsables d'Alstom Wind ou encore ceux d'EDF-EN et Engie, sous l'égide de la Région et de l'Etat pour piloter de manière collaborative la structuration de la filière en Pays de la Loire.