Blog d'Étienne Pourcher
Elu président du Syndicat Mixte du pays de la Déodatie, en 2008, j'ai immédiatement souhaité que notre territoire s'engage concrétement dans des actions pour la forêt et la filière bois. C'est, en effet, un de nos atots majeurs que ce soit en termes de développement économique, touristique, environnement... J'avais alors invité Jean-Claude MONIN, président de la fédération Nationale des Communes Forestières pour présenter l'intérêt des chartes forestières de territoire. En 2010, nous avons lancé une charte forestière de territoire : après un diagnostic de l'existant que nous avons confié au CRPF et à l'ONF, une programme d'actions a été validé en 2012/2013 après discussions avec tous les partenaires : que ce soit le conseil de développement du pays mais aussi tous les acteurs de la filière : propriétaires, entrepreneurs, associations,...
Comme les communes forestières représentent les plus grosses surfaces de forêts, il était donc logique d'engager un partenariat avec l'Union Régionale des Communes Forestières de Lorraine. C'est chose faite avec la convention de partenariat signée le 30 août avec Jean-Marie Haraux, président régional. De même, dans chacune des 93 communes qui composent le pays de la déodatie, un référent communal charte forestière est désigné par le conseil municipal pour suivre ces actions.
Dores et déjà, des actions ont été présentées aux élus :
- "plus d'arbres, plus de vie" est une action nationale relayée sur le pays de la déodatie, en direction des scolaires pour replanter des arbres avec le soutien de France Bois Forêt
- "arbres remarquables en Déodatie" : à partir de l'initiative d'Yves bastien sur la vallée de la Vologne et d travail de recensement de l'ONF, un recueil des arbres les plus remarquables sera réalisé (et revivifier ainsi le vieux projet de "route du bois" resté sans lendemain)
- "j'adopte une ruche en Déodatie" : afin de créer un partenariat entre les communes (propriétaires de parcelles forestières), l'ONF (gestionnaire), les apiculteurs (mettant en place des ruches) et des citoyens qui parraineront l'opération.
D'autres actions verront le jour. Notamment un classeur des initiatives et meilleures pratiques sera réalisé pour les communes.
Déjà, du 24 au 27 septembre à Xonrupt-Longemer, en partenariat avec la Région Lorraine, le pays de la déodatie organise les "rencontres européennes de la Forêt". ce colloque qui accueillera des délégations du Luxembourg, de Finlande et de Suède notamment, permettra d'échanger sur les différentes pratiques européennes en matière forestière et de faire découvrir par des visites notre territoire. le programme est ici : http://www.deodatie.com/depot_fichiers/redacdeo2/UserFiles/File/Programme_Journees_Foret_FR.pdf
Alors que certaines régions françaises sont organisées depuis longtemps en intercommunalité (Bretagne) ou, plus proche de nous, sont bien avancées avec des intercommunalités de grande taille (Alsace), les vosges avaient encore du chemin à parcourir avec de nombreuses communes isolées et des intercommunalités de petite taille. On peut discuter de l'intérêt de se grouper - certains parlent du "mille feuille territorial" mais est-il possible d'offrir aux habitants de villages de moins de 100 habitants les servcies attendus autrement qu'en se groupant ? -. La loi de 2010 bien que très coercitive (trop pour certains parce qu'elle donne le pouvoir à l'Etat, mais rester sur la base du volontariat, force est de constater que cela traine...) a permis, dans les Vosges de passer de 42 à 27 communautés de communes et aucune commune ne devait se retrouver hors intercommunalité.
Le Préfet vient de réunir la Commission Départementale de Coopération Intercommunale une dernière fois dans le cadre de la loi de 2010 (elle pourra se réunir par la suite dans le cadre habituel) pour exposer ses dernières conclusions. Ainsi qu'il l'a indiqué, c'est une révolution pour l'intercommunalité vosgienne avec de nombreuses fusions de communautés de communes. Cependant, il reste une tache sur le tableau : devant les refus de part et d'autre, la ville de saint-Dié-des-Vosges n'a trouvé aucun périmètre, aucune commune pour un travail intercommunal.
Il ne m'appartient pas de juger cette situation peut être unique en France (comme on dit "l'Histoire jugera") mais que d'occasions manquées! que de chances non saisies! Il y a d'abord eu la proposition initiale "a minima" de groupement de saint-Dié avec la Communauté de Communes des hauts champs (et le ban d'Etival, bien vite parti vers Senones...) et surtout sans la Communauté de Communes Fave et Meurthe dont fait partie la ville de sainte Marguerite qui partage des rues avec saint Dié! Cette dernière avait monté un projet de fusion avec la communauté de communes du Val de Galilée et celle de la Fave (Provenchères) tournant ainsi le dos à saint Dié... Il y a eu ensuite la proposition d'une Communauté d'Agglomération regroupant une grande Déodatie (l'arrondissement de saint Dié ou le pays de la Déodatie moins les territoires périphériques qui ne le souhaitaient pas) pour laquelle j'avait plaidé parmi les premiers afin de donner à la ville centre et à son arrondissement les moyens de son développement. L'amendement déposé en ce sens a été réfusé, en particulier par la ville de Saint Dié (le jugeant "prématuré"). Il y eut enfin l'amendement déposé par la ville de saint Dié à quelques jours de l'échéance pour une grande communauté de communes de Plainfaing à Raon l'Etape mais trop tardif et surtout sans l'accord des intéressés; amendement rejeté également par la commission départementale.
L'idée de Monsieur le Préfet en laissant, dès lors, saint Dié seule est de montrer que le travail est inachevé pour y retravailler demain. Je suis dubitatif : les élus et communes qui devront travailler cette année et l'année prochaine à leur fusion, l'harmonisation de leurs compétences, etc. seront-ils prêts à se remettre à l'ouvrage dans ces conditions et alors même que le côté coercitif de la loi aura disparu (les fusions seront toujours possibles mais sur la base du volontariat...).
Pourtant, on ne peut pas imaginer un développement de la ville de saint-Dié sans la Déodatie, ni, à l'inverse, un développement de la Déodatie sans sa ville centre. Comme Michel Humbert l'a souligné, le projet de SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) sera l'occasion de préparer une future intercommunalité avec Saint Dié. Mais, il me semble que, comme monsieur Jourdain faisait de la prose, la ville de Saint-Dié fait déjà de l'intercommunalité avec les communes voisines au sein du Syndicat Mixte du pays de la Déodatie... libre aux élus de lui transférer de nouvelles compétences lors du prochain mandat pour tester ce qu'un travail intercommunal pourra apporter aux uns et aux autres. L'occasion du débat sur les compétences dans chacune des communautés de communes est sans doute le temps idéal de cette réflexion...
PS focus local : pour ce qui est de la communauté de communes du canton de Brouvelieures, un consensus s'est dégagé à l'unanimité pour une fusion à trois avec celles de l'ADP (Girecourt) et de la vallée de la Vologne (Bruyères) et des communes des monts de Vologne (ancienne communauté de communes autour de Granges) formant ainsi un ensemble de 17 500 habitants!
Cette semaine a eu lieu la présentation du Plan Climat Energie Territorial du Pays de la Déodatie : après avoir réalisé le bilan carbone de notre territoire (les émissions de CO2 de nos activités : transports, habitat, industrie, agriculture...) et l'étude du potentiel d'énergies renouvelables que nous pourrions développer sur notre propre territoire, il s'agit de mettre en oeuvre un plan d'actions concrêtes.
Le constat : la facture énergétique de notre territoire s'élève à 280 millions d'euros par an! Facture salée pour nos familles, nos collectivités, nos entreprises... Ce sont les carburants et le pétrole les premières sources d'énergie utilisées et, par secteur, ce sont 1° l'habitat 2° l'industrie et 3° les déplacements (dans cet ordre) les plus gros consommateurs. Le potentiel d'énergies renouvelables est 1° le bois énergie - déjà bien utilisé - 2° l'éolien - inexploité actuellement sur notre territoire - 3° le solaire.
Conséquence de ce constat, le Plan Climat Energie Territorial du pays de la Déodatie, réalisé en concertation avec les associations, entreprises, élus et citoyens, a défini 6 thématiques déclinées en 60 actions concrêtes. Afin de les illustrer, voici quelques exemples présentés lors de la réunion organisée par le pays :
- Habitat (première source de consommation) : opération "habiter mieux en Déodatie" en partenariat avec l'ANAH et 14 collectivités du pays, dont le pilotage a été confié à la maison de l'emploi pour bien articuler cette action avec l'écocentre de Fraize afin de préparer nos artisans à cette action de lutte contre la précarité énergétique : il s'agit de permettre aux ménages qui en ont besoin d'isoler leurs maisons, pour des montants moyens de travaux de 14 000 euros avec des subventions allant jusqu'à 80%. Il s'agit d'agir dès maintenant sur notre première source de dépenses énergétique : enjeu environnemental (moins d'énergie consommée) enjeu social (coût du chauffage réduit pour les familles) enjeu économique (2,5 millions d'euros de travaux par an pour les entreprises du bâtiment); le projet a pour ambition innovante d'avancer les subventions pour éviter aux ménages d'avoir à avancer le coût total des travaux
- Mobilité : exemple du site internet "simplicim" de la région Lorraine qui permet de trouver une solution à ses problèmes de déplacements en transports en commun en un clic
- Alimentation : soutien aux AMAP (paniers d'agriculteurs locaux) du Pays, circuits courts, cours de cuisine et de jardinage; éviter le gaspillage
- Energies renouvelables : exemple du projet de parc éolien de belfays, projet de méthanisation sur le val de galilée, projets de petit hydroélectricité... et bien sûr soutien à la filière bois énergie (en lien avec la Charte Forestière de territoire)
- Déchets : créer des recycleries, ressourceries
- Finances : inventer un fonds local d'investissement, utiliser tous les outils à disposition, lien avec les initiatives du Parc des ballons des Vosges, monnaie locale...
Le projet "habiter Mieux en Déodatie" devient une référence en la matière par son caractère innovant (avance des subventions, groupé sur 14 communes et communautés de communes, lien avec la formation des artisans et le Pôle de l'Ecoconstruction de Fraize..) : il a été présenté et mis en avant lors du lancement du débat régional sur la transition énergétique à Metz au Conseil Régional.
En Déodatie, des ateliers débat vont se mettre en place sur les 6 thématiques pour trouver des porteurs de projet à chacune des 60 actions envisagées. Un agent du Pays de la déodatie est là pour vous aider à mener le projet qui vous intéresse! avis aux bonnes volontés : la lutte contre le réchauffement climatique est l'affaire de tous!
Les membres de Vosges Ecologie ont officiellement remis à Etienne Pourcher, président du pays de la Déodatie, la pétition signée par des centaines de citoyens, contre l'usage des pesticides. Le président du pays a rappelé son engagement (dès 2001 avec un arrêté contre l'utilisation de pesticides susceptibles de nuire aux abeilles) et celui du pays de la déodatie qui réalise d'ailleurs actuellement un guide des bonnes pratiques en matière de biodiversité. La pétition sera utilisée lors des assises annuelles du développement durable organisées par le pays de la Déodatie.